L'échappée Ville de Rillieux-la-Pape

AA1 - Cahier de doléances 1789

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Transcription 

Cahier des doléances, plaintes et remontrances portées a l’assemblée des trois ordres de la paroisse a Bourg pour la convocation des Etats Généraux du 16 mars 1789

Cahier des doléances, plaintes et remontrances de

la paroisse et communauté de Rillieu du ressord du baillage

de Bourg en Bresse composé de cent quatre vingt deux feux

du 16 mars 1789.

Les sindics et habitants de laditecommunauté assemblée

comme il est dit par le procez verbal de ce jour pour la

nomination de leurs députés au baillage de Bourg en Bresse

avant de procéder a la nomination desdits députés, ont

rédigés le présent cahier, contenant les doléances, plaintes

vœux et remontrances qu’ils osent exposer avec confiance

a la bonté paternelle de leur Roy.

Disant 1° qu’a l’assemblée des états généraux

on vôte par tête et non par ordre

2° que les états généraux soient convoqués tous les cinq

ans pour être tenu la sixième année

3° que le pouvoir législatif soit accordé a la nation

tant en matière d’emprunt qu’en matière d’impot

seul moyen de réunir les forces du corps politique

pour défendre ses intérêts,

4° de ne pouvoir être jugé que d’après les loix et par

les juges légaux reconnus ou établis par la nation sans

que lesdits juges puissent modifier ni interpréter les loix

ni les causes être évoquées pour aucun motif en déclarant

les juges responsables a la nation de l’exercice de leurs

fonctions,

5° que la justice souveraine et en dernier ressord

soit rapprochée des justiciables, et les soustraire par ce

moyen a des déplacements ruineux,

6° Que ses cours soient imparties pour que les individus

de chaque ordre y trouvent leurs paires pour juges,

7° que la vénalité des charges soit supprimée et la

finance remboursée par les provinces pour qu’a l’avenir

la magistrature + qu’au mérite + ne soit confiée + e

t que la présentation aux places vaquantes ne soit

confiée qu’au mérite, que la présentation aux places

vaquantes soit parlementaires soit baillagères soit

autres tribunaux royaux, accordée aux états provinciaux

Première page

Valat

et toute épice supprimée au moyen des gages

attribués aux places de magistrature lesdits gages payés

par les états provinciaux de chaque pays

8° que la réformation des codes civils et criminels

et des abus énormes introduits dans l’administration de la

justice et surtout dans les justices seigneuriales qu’ils

verroient rentrer dans les mains de sa majesté avec

la plus vive reconnoissance, aye lieu,

9° que l’administration de la province soit

réformée que les intérêts du tiers état n’y soient

confiés qu’a des membres de cet ordre qui lui rendront

compte, et qui par lui nommés, et choisis ne s’en

croiront pas indépendants et ne prétendront pas

être inamovibles,

10° que les états provinciaux dûement assemblés

ayent le droit de répartir l’impot, de le faire

percevoir, verser dans une caisse, dont ils répondront

et le receveur à leur nomination, tout autre receveur

supprimé celui nommé par les états provinciaux

pouvant suffire à la recette des deniers royaux et

négoteaux

11° que les jurés priseurs qui ruinent les habitants

de la campagne soient supprimés,

12° qu’il soit fait un nouveau règlement pour la

partie des contrôles où tout est dans ce moment

sujet à l’arbitraire des décisions des administrateurs

de cette partie,

13° qu’il soit fait une loi pour le rachat des

droits féodaux,

14° qu’il soit fait une loi qui détermine la quotité

dans la perception des dixmes, uniforme . Que sur

le produit de la dixmes perçue dans chaque paroisse

il en soit attribué une portion suffisante aux

pasteurs qui les mette a même de soulager les

malheureux et a renoncer , a toute quête et casuel

Seconde page

Valat

qu’une seconde portion soit destinée au soulagement

des pauvres et l’administration confiée a un bureau

composé des sindics et trois notables présidés par le curé

que la troisième portion sera consacrée aux

constructions réparatoires et entretien des églises

et presbitères,

15° que l’impot consenti par les états généraux

soit supporté par tous les individus des trois ordres

sans exception , que la répartition qu’en devra supporter

une communauté une fois déterminée par les états

provinciaux auxquels chaque paroisse aura ses

représentants pour fournir leurs observations, la

répartition s’en fasse par un seul et même

rolle,

16° que les péages soient supprimés notamment

les droits qui se perçoivent dans les grenettes sur la

vente des grains et le droit de maréchaussé, dont

la cause ne subsiste plus, le roi seul protecteur

de ses sujets, et dont la perception est onéreuse

a la classe la plus malheureuse des citoyens,

17° que le sel étant une denrée de première

nécessité pour la prospérité de l’agriculture, il soit

fixé a un prix uniforme et modique,

18° que la circulation soit libre de province

a province, et toutes les barrières portées sur les

frontières,

19 que la levée des soldats provinciaux soit

supprimée étant une imposition très onéreuse

au tiers état et nuisible a l’agriculture,

20° que les fonds nécessaires a l’entretien des grandes

routes et ouvrages d’art qu’elles exigent fassent

partie de l’imposition, qu’aucune nouvelle route

ne puisse être ouverte que les paroisses sur le territoire

desquels elles passeront n’ayent été consultées sur

leur utilité, que les chemins vicinaux de paroisse

Troisième page

Valat

à paroisse, des paroisses aux grandes routes

continuent a être entretenus par les communautés

sans exception quelconque, que les ouvrages d’art

que ces routes exigeront soient néanmoins a la

charge de la province toutes les communautés devant

venir mutuellement au secours les unes des autres,

21°qu’on n’oublie pas de rendre touts chefs

d’administration responsables de leur gestion,

22° que la province soit rassemblée comme

elle va l’être, après la cloture des états généraux,

pour former la constitution d’états provinciaux,

et ou ses députés aux états généraux seront tenus

de lui faire le rapport du résultat de l’assemblée

de la nation,

23° que les poids et les mesures soient uniformes sans

distinction de provinces,

24° les suppliants observent et remontrent que leur

paroisse étant située sur une éminence dont le sol

est très aride par lui-même sans source ni ruisseau

et par là dépourvu des prés de la première nécessité

pour l’agriculture, on ait égard a cette privation

quand il sera question de la répartition des impots

Les supliants ne cesseront de rendre tous les

jours de leur vie des actions de graces a la providence

de les avoir fait naitre sous le règne du plus grand

du plus juste et du meilleur des Roix et sous le

ministère de l’homme le plus vertueux et le plus

éclairé.

Fait et arretté les an et jour que dessus

et signés par ceux des sindics et habitants qui l’ont su faire.

On observe que pour le bon ordre, il seroit

a souhaitter qu’aucun étranger ne put prendre domicile

dans une paroisse sans au préalable s’être présenté devant

quatrième page

Valat

le curé et les sindics, muni d’un certificat authentique de ses

vies et mœurs signé du curé et des sindics du lieu de son

dernier domicile, par ce règlement on remédieroit à la dépravation

des mœurs et aux scandales dans tous les genres qui s’opèrent

dans les Parroises par ces transfuges sans aveu.

Claude Sallignat Antoine Gellas Nicolas Bernard

Benoit Drevet Drevet Jean Drevet Jean Drevet

Jerôme Drevet Molard Sallignat Jacque Ballufin

Claude Guitta Jacques Mollard Henry Perrin

Pierre Bernard cadet André Gelas

Nicolas Bernard Francois Magnin

Benoit Grange Jean Gelas

Claude Demingeon Antoine Coqui Jacques Crest

François Drevet Jean Demingeon

Benoit Farge Chatout( ?)

Cinquième et dernière

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Valat

Valat

Les supliants par réflexion survenue après la cloture

de leur cayer observent qu’il résulteroit un très grand avantage

pour leur communauté et beaucoup d’autres qui se trouvent dans

les mêmes circonstances s’il étoit statué aux états généraux

sur la restitution des communaux usurpés par les seigneurs

et autres particuliers au préjudice des communautés.


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