Les femmes et le travail
Supplétifs féminins dans l'attente du retour des hommes
Les femmes et le travail
Supplétifs féminins dans l'attente du retour des hommes
Dès le 7 août 1914, le Président du Conseil Viviani fait appel aux femmes pour assurer les récoltes. Suite au départ des hommes au front en pleine moisson et avant les vendanges, il est essentiel pour assurer la subsistance de la Nation que les femmes et les enfants assument la récolte des productions agricoles.
Certes, avant guerre, de nombreuses femmes françaises exerçaient déjà une activité (agricultrices, couturières, standardistes, institutrices…) mais, avec le déclenchement du conflit, les femmes sont contraintes de participer à l’effort de guerre. Ce travail leur permet de nourrir leur famille, car la solde des soldats ne permet pas de subvenir aux besoins.
Les emplois féminins sont indispensables à la production agricole, industrielle ainsi que dans les services : en 1918, 60% des travailleurs sont au front. Les travaux des femmes sont d’autant plus ardus, et le travail féminin d’autant plus nécessaire, que les chevaux ont eux aussi été mobilisés et sont partis sur le front, alors que l’agriculture n’est que peu mécanisée : les femmes s’attellent parfois elles-mêmes aux charrues, à la place des chevaux. L’arrière devient le front intérieur, où les femmes conduisent l’effort de guerre d’une guerre devenue « totale ».
A Rillieux, Jeanne Bonnand demande ainsi de nombreux conseils à son époux, dans les premiers mois de l’année 1914, au sujet des récoltes et des semailles : ramassage de la luzerne, vendanges, achat de bois de chauffage…Les journaux et la propagande mettent en avant cette mobilisation féminine pour assurer le maintien de l’activité économique et assurer l’approvisionnement du front en munitions, nourriture et textiles.
A Rillieux-la-Pape comme ailleurs, les femmes découvrent dans la presse les nouveaux emplois occupés par les femmes. François, le frère aîné du Poilu rilliard Louis Bonnand, envoie à sa belle soeur Jeanne une photo de l’atelier dans lequel il travaille désormais aux côtés de nombreuses femmes.
Néanmoins, dès la fin de la guerre et le retour des soldats du front, les femmes rilliardes tout comme l’ensemble de leurs consoeurs françaises cèdent aux hommes les emplois et les tâches provisoirement assumés.
La guerre n’a pas émancipé les femmes par le travail. Seule une minorité de femmes, principalement bourgeoises et urbaines, accèdent après guerre à des emplois traditionnellement considérés comme masculins.
Als die Männer an die Front gingen, mussten die Frauen von Rillieux, sowie die andere französischen und deutschen Frauen, die Getreideernte und Weinlese machen, dann die Arbeit in der
Industrie und den Services für die Wirtschaft des Krieges verrichten : es war der «totale Krieg». Aber am Ende des Krieges wurden sie gezwungen, die Arbeitsstellen an die demobilisierten Soldaten zurückzugeben.
Der Krieg hat die Frauen, ausserhalb einer kleinen Minderheit welche meistens aus Bürgertum bestand, nicht durch die Arbeit emanzipiert.