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Des femmes célèbres pendant la Première Guerre mondiale

Des femmes célèbres pendant la Première Guerre mondiale

De nombreuses femmes, célèbres avant guerre ou anonymes, ont participé aux soins des blessés, à l’espionnage, à l’exfiltration de soldats, à combattre parfois. Toutes ne peuvent être citées ici, et un choix arbitraire a dû être fait.

Participer aux combats

Milunka SAVIĆ, héroïne serbe, femme soldat la plus décorée de la Première Guerre mondiale

Milunka Savić s’est engagée dans l’armée serbe en 1913, à l’âge de 22 ans, en se faisant passer pour un homme. Elle participe aux combats de la Première Guerre mondiale, au sein d’un prestigieux régiment de l’armée serbe. Elle fait preuve d’un courage remarquable et accomplit des actions héroïques. Elle est décorée deux fois de la plus haute distinction serbe, l’Etoile de Karadjordje, faite chevalier de la Légion d’Honneur et un an plus tard élevée au rang d’officier de la Légion d’Honneur. 

Elle est aussi la seule femme française décorée de la Croix de Guerre 1914-1918 avec palme, et décorée de la médaille britannique de l’ordre de Saint Michel ainsi que la Croix de Saint-Georges russe. 

Milunka SAVIĆ n’a pas été la seule femme à combattre dans l’armée serbe pendant la Première Guerre mondiale : Antonija Javornik, Jelena Šaulić, Ljubica Cakaverić ainsi que l’anglaise Flora Sandes y ont également combattu. La colonelle russe du bataillon de la mort féminin madame Botchkareva est également très célèbre.

Soigner les blessés

Marie Curie

Portrait de Marie Curie - Henri Manuel - 1920
Portrait de Marie Curie - Henri Manuel - 1920

Marie Curie a déjà reçu deux prix Nobel lorsque la guerre éclate : une moitié du prix Nobel de physique conjointement avec son époux Pierre Curie, et le prix Nobel de chimie en 1911 pour ses recherches sur le polonium et le radium.

Elle participe à la conception d’unités chirurgicales mobile de radiologie, surnommées « petites Curie » par les soldats. Il s’agit de 18 camionnettes équipées de matériel de radiologie, qui peuvent se rendre au plus près des champs de bataille.

Elles permettent de repérer les balles, les éclats d’obus et les os brisés. Elles évitent aussi le déplacement systématique des blessés. Marie Curie installe également 250 postes fixes de radiologie dans des hôpitaux et forme 150 aides radiologistes.

A partir de 1916, après avoir obtenu le permis de conduire, elle part elle-même sur le front, où la rejoint sa fille tout juste âgée de 18 ans. Plus d’un million de blessés ont été secourus par ses installations.

Espionner

Mata Hari

De son vrai nom Margaretha Geertruida Zelle, est de nationalité hollandaise. C’est une danseuse exotique très célèbre, une égérie de la Belle Epoque et une courtisane.

Elle est d’abord recrutée, en mai 1916, par les services de renseignements allemands qui la chargent de recueillir à Paris des renseignements utiles à l’Allemagne. Elle accepte et devient l’agent H21. Elle accepte le 2 septembre 1916 de travailler en tant qu’agent double pour la France, en échange d’un laisser-passer pour pouvoir se rendre auprès de son amant, et d’un million de francs, qui lui seraient versés à la fin de la mission.

Découverte par les services secrets français, Mata Hari est arrêtée le 13 février 1917. Son procès débute le 24 juillet 1917, dans une France dont l’armée vient de connaître l’échec de la bataille du Chemin des Dames et de nombreuses mutineries. Après 3 jours de procès, elle est condamnée à mort, et le président Raymond Poincaré lui refuse la grâce. Elle est fusillée le 15 octobre 1917.

Elle n’a jamais fourni de renseignements valables ni à l’Allemagne ni à la France, mais s’est retrouvée piégée dans le jeu des services de contre-espionnage français et allemands.

France 59 "Lille, le monument Louise de Bettignies" Carte postale.
France 59 "Lille, le monument Louise de Bettignies" Carte postale.

Louise de Bettignies, pseudonyme Alice Dubois

Née à Saint-Amand-les-Eaux en 1880, Louise de Bettignies décide de s’engager dès octobre 1914 dans l’espionnage pour le compte de l’armée britannique et l’Intelligence Service. Elle dirige un réseau d’une centaine de personne, le réseau Ramble, depuis son domicile de Lille.

Elle a fourni de nombreuses informations de grande valeur : le passage du Kaiser Guillaume II en visite secrète sur le front (mais les aviateurs britanniques ratent leur cible), l’annonce de la préparation d’une gigantesque attaque allemande pour début 1916 sur Verdun (que le commandement français refusa de croire).

Elle est arrêtée par les allemands le 15 octobre 1915, condamnée à mort le 16 mars 1916, puis sa peine est commuée en détention à perpétuité. Elle meurt le 27 septembre 1918. 

Elle aurait sauvé la vie de plus d’un millier de soldats britanniques durant ses 9 mois d’activité. Elle reçoit à titre posthume la croix de la Légiond’honneur, la Croix de guerre 1914-1918 avec palme, la médaille militaire anglaise et est faite officier de l’ordre de l’Empire britannique.

Exfiltrer les soldats

Edith Cavell, Louise Thuliez et la princesse Marie de Croÿ

La Française Louise Thuliez, institutrice née en 1881, et l’Anglaise Edith Cavell, infirmière à Ixelles en Belgique et née en 1865, ont toutes deux participé à un réseau d’exfiltration de soldats alliés vers les Pays Bas neutres, aux côtés de la Princesse Marie de Croÿ

Louise Thuliez conduisait les soldats jusqu’à Bruxelles chez Edith Cavell, qui avait abandonné ses missions d’espionne au service de l’Intelligence Service pour cette activité de sauvetage.

Louise Thuliez est arrêtée le 31 juillet, Edith Cavell et la princesse Marie de Croÿ le 5 août 1915. Jugées en octobre 1915, Edith Cavell et Louise Thuliez sont condamnées à mort. Edith Cavell est exécutée pour haute trahison le 12 octobre 1915. Louise Thuliez voit sa condamnation commuée en travaux forcés à perpétuité. Elle est internée avec Louise de Bettignies à Siegburg, près de Bonn, tout comme la princesse de Croÿ. Toutes deux sont libérées en novembre 1918.

Louise Thuliez est nommée chevalier de la Légion d’honneur le 14 mars 1919, elle reçoit la Croix de Guerre 1914-1918 et est citée à l’ordre de la Nation. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle rejoint la Résistance.

La princesse de Croÿ est Chevalier de l’Ordre de Léopold, elle a également reçu la Légion d’honneur avec croix de guerre et fut faite chevalier de Ordre de l’Empire britannique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a notamment caché le général Giraud.

Edith Cavell - Portrait.
Edith Cavell - Portrait.
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